2 décembre – Jérôme Simon


Kazuko Hiyama et Jérôme Simon

Dimanche 2 décembre, 15 heures
Thiviers, salle du cinéma Le Clair
entrée 12 EUR
réservation possible : 0553 551 250 (O.T. de Thiviers) ou au 0682 240 076

Jérôme Simon

Nous serons heureux d’accueillir Jérôme Simon à Thiviers pour notre dernier concert de l’Avent.
Jérôme Simon est un jeune et brillant violoniste, virtuose, concertiste mais aussi chef d’orchestre.

A la Schola Cantorum son premier maître fut Alfred Loewenguth, interprète et fondateur de l’illustre quatuor à cordes du même nom.
Après le Conservatoire national supérieur de Paris, il suit quelques master-classes, dont celles de Pierre Amoyal.
Voilà pour la filiation artistique

De Bach et Beethoven à Messiaen ou Boulez, il joue ou dirige les grandes œuvres classiques et contemporaines.
Comme Loewenguth, il a fondé son quatuor et enregistré avec celui-ci Debussy, Fauré et Ravel.

Kazuko Hiyama

Du Japon où elle a fait ses premières études pianistiques (sa mère Hisako est elle-même pianiste), Kazuko Hiyama est venue en France suivre les classes des conservatoires nationaux supérieurs de Paris puis de Lyon.

C’est avec plaisir que nous la retrouverons sur la scène du cinéma Le Clair.

Elle y est venue en effet une première fois accompagner Ghislain Di Sacco et son trio de clarinettes.
Après Chopin et sa grande valse brillante, on avait pu apprécier la finesse de son toucher dans deux préludes de Debussy (Bruyères et un éblouissant Feux d’artifice).

Elle est revenue deux ans plus tard accompagnée du violoniste Igor Volochine et du violoncelliste Boris Baraz, deux anciens des Solistes de Moscou,

L’occasion pour notre association d’un programme de musique russe qui a culminé avec le très émouvant trio élégiaque de Rachmaninoff à la mémoire de Tchaïkovski.

En invitant Jérôme Simon à se joindre à elle pour ce concert, Kazuko nous propose un retour à Debussy et aux impressionnistes

Le programme

Comme en écho au répertoire du quatuor Simon le duo interprétera en effet un programme de musique française du XXe siècle avec les sonates pour piano et violon de Debussy et de Ravel et la sonate n°1 en la majeur de Fauré.

Le Levant d’Hélène Tayon – rencontre du 15 novembre

Causerie d’Hélène Tayon ce 15 novembre 2018
à propos de son roman La Levantine.
[télécharger le fascicule corrigé]

l’argument

Hélène Tayon a repris l’argument du livre, qui n’est pas du tout chronologique en retraçant les principales étapes de la vie de l’héroïne Rose-Anne Vivien (sans donc parler de la dernière partie, les négociations de M. Trappe avec les créanciers, les dernières correspondances de Rose-Anne, le voyage de M. Trappe à Smyrne et aux rochers des sirènes).
Donnant ainsi une bonne idée de la tonalité générale du roman.

  • Rose Anne Vivien naît donc à Smyrne en 1996.

    Son père, dont la famille vient de Bergerac, très cool avec sa fille (voir la citation de Durell qu’Hélène Tayon lui attribue en exergue) faible avec son épouse.

    Sa mère, arrivée de Saint-Junien pour un mariage conclu en Limousin. Elle vient d’une famille de tanneurs. A la morale bien rigoriste et pour tout dire, très coincée.

    La colonie levantine bien a l’écart dans ses villas luxueuses du bord de mer (sous baux emphytéotique ou par des hommes de paille), ne pensant qu’au le négoce (exportation du tabac, de l’opium, des fruits secs), riche aux as, investissant dans les bijoux, en France, et dépensant un max, mais allant à l’église tous les dimanches comme une mondanité ; ne se mêlant pas au pays sinon avec quelques négociants comme eux mais turcs multilingues.
    Dans ce contexte, la jeunesse dorée, assez libre sans que cela se voit trop (des parents).

    La sage Rose-Anne ; qui se fait violer à la plage par son ami turc. La liaison torride qui s’ensuit conçue une vengeance car elle n’aboutira pas à une vie commune.
    Le promenade sur les « Rochers aux Sirènes » et l’amour dans la mer avant les vacances en France avec ses parents.
    La fausse couche.
    La parenthèse d’Istanbul, à Notre-Dame de Sion pour préparer le bac, malgré l’encadrement sévère, les sorties avec Coco la tante, mal vue de la mère [et pourtant la partie lumineuse du roman].
    Les études d’économie à Paris, la drague permanente, finalement avec un professeur. le mariage et le départ sur Bordeaux.
    La paresse de Rose-Anne. On devine une vie oisive et vaine (elle a été bonne élève, bac avec mention à Notre-Dame de Sion à Istanbul, mais depuis elle ne lit plus beaucoup [à dire vrai l’auteur n’en sait rien]). l’appétit sexuel faiblissant, la chute dans la dépendance à l’achat compulsif.
    Les choses se gâtent
    alcoolisme du père qui, à Smyrne où il se meurt, épuise sa fortune. La faillite de la tannerie limousine. La mise en congé du mari dont les revenus s’amenuisent. La fuite dans le crédit permanent.


Deux livres cités
La Confusion des sentiments, une nouvelle de Stefan Zweig (transposée en hétéro ?)
Le Quatuor d’Alexandrie quatre volumes de Lawrence Durrell, dont une citation est mise sous la plume de Paul Vivien, le père de Rose-Anne dans le roman.

Smyrne et le Levant
Hélène Tayon a ensuite évoqué ses souvenirs de la société levantine et du séjour d’es tayons, lui dirigeant le cercle culturel, ele professeur au lycée français., les levantins célèbres (Balladur, Glavany, Kaporal – comme les Gitanes, et d’autres), l’exception d’un mariage entre deux fortunes l’une turque (propriétaires des autocars), l’autre levantine (Jiro) le départ de la plupart des levantins vers d’autres aventures.
[évocation du lycée turc Tevfik Fikret]

Sur l’histoire de Smyrne (Izmir en turc), on peut lire un article du Monde diplomatique en ligne :
https://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/MANSEL/15723
lequel remonte à la refondation de la ville par les Eoliens après la destruction du site hittite.

« La Belle Vie »

Jeudi 15 novembre, 18 heures
Thiviers, bibliothèque,
conférence


Hélène Tayon, Lanouaille 2018

Rencontre avec Hélène Tayon
la Belle Vie

Hélène Rayon, notre voisine de Payzac, a longuement enseigné au Proche-Oient, c’est à dire au Levant, et au Moyen-Orient, dans les lycées et les écoles françaises. Ayant pris sa retraite il y a quelques années après un dernier poste en France au collège de Thiviers, elle se consacre depuis à la littérature. La Levantine est son quatrième ouvrage et son deuxième roman

Rose-Anne Vivien, levantine et personnage principal de l’histoire, est ainsi accompagnée par l’auteur tout au long d’une vie qui n’aura au fond que les apparences de la belle vie, depuis l’opulente Izmir où les enfants des planteurs de tabac turcs et des négociants français vivent une jeunesse dorée, et, dans le roman, des amours secrètes et mouvementées.
Istanbul ensuite, où une tante mène une vie libre, cultivée et heureuse à laquelle Rose-Anne ne goûtera que brièvement, presqu’en cachette et malgré elle.
Saint-Junien et Limoges où la mère de Rose-Anne se montre très rigoriste jusqu’à l’absurde et l’insensible.
Paris et son université où Rose-Anne trouve un mari commode plus âgé qu’elle mais qui assure au couple l’assisse bourgeoise que Rose-Marie recherche.
Une banlieue cossue de Bordeaux enfin où Rose-Anne, devenue femme mûre et son mari vieillissant, tombera sous l’emprise de la société de consommation et du vivre à crédit.
Autant de situations et de contextes pour lesquels Hélène Tayon développera dans sa causerie quelques-uns des problèmes sociétaux d’aujourd’hui et du passé levantin récent, évoqués par son ouvrage et qu’elle juge importants.

Concert du 4/11/2018

Cinquième suite pour violoncelle seul de Bach, sonate pour violon seul de Prokofiev, suite pour violoncelle de Cassadó interprétées successivement sur deux excellents instruments de luthiers français du XIXe

  • un violon de 1808 du luthier Pique à Paris (à l’angle de la rue de Grenelle-Saint-Honoré  – aujourd’hui rue Jean-Jacques Rousseau – et de la la rue des Deux Ecus – qui n’existe plus).
  • un violoncelle d’Hippolyte Coussin de même époque sur le modèle d’un Guardagnini

Des instruments servis par des interprètes d’une grande justesse et d’une grande sensibilité.

Et d’une entente parfaite pour une sonate violon-violoncelle sublime, dernière pièce du programme.

En bis, le duo Pandora a joué la pasacaille d’Halvorsen (1864-1935) sur un thème de Haëndel.